24 SEMAINES DE CONGE PARENTAL
La Commission fédérale pour les questions féminines demande l’introduction d’un tel congé, dont une partie obligatoirement réservée aux pères.
Les parents vont-ils bientôt pouvoir bénéficier d’un congé parental de 24 semaines? C’est en tout cas ce que réclame la Commission fédérale pour les questions féminines (CFQF) dans un communiqué publié jeudi (2016)
Pour la CFQF, cela aiderait les pères et les mères à bien démarrer leur vie de famille. « Durant les premiers mois après la naissance, les enfants ont un grand besoin de soins et de liens solides tandis que les parents ont besoin de temps pour que la famille se réorganise et que chacun trouve sa place. Il est indispensable d’améliorer les conditions-cadre pour que les deux parents puissent poursuivre leur parcours professionnel et s’entendre sur un partage équitable des tâches », écrit-elle.
Elle estime également que ce congé permettra de lutter contre la pénurie de personnel qualifié en Suisse et qu’il soutiendra l’activité professionnelle des femmes. « L’expérience des pays scandinaves montre qu’un congé parental contribue clairement au maintien des femmes dans le monde du travail. Lorsque les parents se partagent le travail domestique, davantage de femmes ont la capacité et la possibilité de rester sur le marché de l’emploi et d’y faire fructifier leur potentiel- »
Les pères doivent aussi y avoir droit
La Commission fédérale pour les questions féminines insiste aussi sur le fait qu’une partie de congé parental soit obligatoirement réservé aux pères afin de renforcer leur présence dans la sphère familiale.
La CFQF estime que la situation actuelle est insatisfaisante puisque contrairement aux autres pays de l’Europe, la Suisse ne connaît pas de congé parental rémunéré régi par la loi. L’allocation de maternité mise en place le 1er juillet 2005 est versée après la naissance. Son but premier est de protéger la santé des mères, rappelle-t-elle. Des mères qui bénéficient actuellement d’un congé maternité de 14 semaines.
Quant au congé de paternité, il n’est pas réglé dans la loi. A la naissance d’un enfant, le père peut tout au plus prétendre à un «jour de congé usuel», même si bien des employeurs offrent davantage.
Importance de la flexibilité
La Commission fédérale pour les questions féminines souhaite que le droit au congé parental démarre à l’issue du congé maternité pour les mères et d’un éventuel congé paternité pour les pères. « Le congé parental est à prendre pendant les 12 mois suivant la naissance d’un enfant. La flexibilité est importante : il doit être possible de prendre le congé par journées, par semaines ou par une adaptation du temps de travail », demande-t-elle.
Sur le plan financier, la CFQF souhaite que les parents perçoivent une allocation représentant 80% de leur revenu antérieur, plafonnée à 196 francs par jour via le régime des allocations pour perte de gain (APG).
La thématique occupe aussi les Chambres fédérales. Une initiative parlementaire du PDC grison Martin Candinas proposant l’instauration d’un congé paternité payé de 14 jours est pendante au Conseil national. Un tel congé coûterait environ 200 millions de francs par an et devrait être financé par un prélèvement de 0,06 % sur les salaires.