MAKERSPACE
LE MAKERSPACE est un tiers-lieu de type atelier de fabrication numérique, évolution du hackerspace, ouvert au public et mettant à disposition des machines-outils et machines-outils à commande numérique habituellement réservées à des professionnels dans un but de prototypage rapide ou de production à petite échelle.
Le site Makerspace.com décrit ces endroits comme :
“…des lieux communautaires où des outils sont présents. Les Makerspaces combinent des outils de fabrication, une communauté et des moyens éducatifs afin de permettre aux membres de cette communauté de dessiner, prototyper et créer des objets manufacturés qu’il ne serait possible de créer pour une personne travaillant seul. Ces espaces peuvent se créer aussi bien autour d’individus souhaitant partager lieux et machines qu’au sein d’une association à buts lucratifs ou non, écoles, universités, bibliothèques, etc. Mais tous sont unis dans le but de fournir l’accès à l’équipement, à la communauté et à l’éducation et tous sont uniques en fonction des besoins de la communauté formant le lieu.”
Évolution du hackerspace, donc perpétuant l’éthique hacker, ces endroits cherchent à, en plus de fournir des outils, fournir des compétences et des savoirs. Nicolas Bard insiste sur ce point, montrant le rattachement aux valeurs de la culture maker :
“Nous sommes effectivement dans la famille des tiers-lieux où des entrepreneurs partagent des locaux. Toutefois, nous n’appartenons pas à la famille des lieux qui ne proposent que des espaces de travail partagés. Notre objectif est de créer un écosystème et de faire en sorte que nos résidents s’entraident et puissent développer leur activité. Nous fonctionnons en réseau avec une pépinière de start-up à 200 mètres, une brasserie artisanale, etc. Notre travail est d’aider nos résidents à booster leur business, pas seulement de les héberger.”
Éthique et valeurs
Dans le livre L’Éthique hacker et l’esprit de l’ère de l’information écrit par le philosophe finlandais Pekka Himanen, Himanen définit l’éthique hacker en plusieurs points dont deux caractérisant directement tiers-lieux, hackerspace et makerspace :
1. travail : la mise au travail des hackers du logiciel libre consiste dans le plaisir, dans le jeu, dans l’engagement dans une passion. Pour Linus Torvalds « Linux a largement été un hobby (mais un sérieux, le meilleur de tous). » Les hackers parviennent à s’affranchir du recours à l’autorité hiérarchique pour coordonner leurs activités, en lui substituant comme modalité principale la coopération directe.
2. financier : Le mobile de l’activité du hacker n’est pas l’argent. Un des fondements même du mouvement du logiciel libre, initié par les hackers, consiste précisément à rendre impossible l’appropriabilité privée de la production logicielle et donc la perspective d’en tirer profit. Là encore, on trouve comme mobiles qui président à l’engagement dans le travail coopératif volontaire la passion, la créativité, et la socialisation.
L’éthique hacker selon Himanen, est « une nouvelle éthique du travail qui s’oppose à l’éthique protestante du travail telle que l’a définie Max Weber. » Elle constitue une innovation sociale susceptible d’avoir une portée qui dépasse largement les limites de l’activité informatique.