L’anti-art est de l’art (2017)


L’ANTI-ART EST DE L’ARTL’ANTI-ART est un ensemble de concepts et d’attitudes qui rejettent l’art et peuvent prendre la forme d’art ou non. Le terme semble avoir été utilisé pour la première fois par Marcel Duchamp.
Certaines formes d’anti-art « rejettent seulement certains aspects de l’art ». Selon le cas, elles rejettent les normes artistiques conventionnelles, le marché de l’art, la haute culture, l’individualisme en art ou l’universalité de l’art.D’autres formes d’anti-art « rejettent l’art entièrement ». Selon le cas, elles rejettent l’art en tant que champ séparé ou en tant que spécialité, l’art considéré comme une forme d’oppression, la séparation entre la vie et l’art ou l’existence même de l’art.
L’anti-art prend sa source dans le mouvement Dada, qui, à grands renforts de polémiques, de scandales et de dérision, voulait faire une tabula rasa de toute la culture bourgeoise occidentale en remettant en cause de manière radicale les valeurs de l’art et de la poésie. L’une des œuvres emblématiques de l’Anti-art est le fameux ready-made Fontaine (1917) de Marcel Duchamp, où l’art se voyait réduit à un vulgaire urinoir, signé en soi comme œuvre. En 1921, dans l’exposition 5×5=25 des artistes constructivistes et productivistes prétendaient représenter la « fin » ou la « mort » de l’art.
Alexandre Rodtchenko y présente trois toiles monochromes : Couleur rouge pure, Couleur jaune pure, Couleur bleue pure. Il estimait atteindre ici l’achèvement de ses recherches formelles au sein du constructivisme, et il déclara donc avoir démontré la « fin de la peinture ». La suite de son travail artistique se tourne vers la photographie.
Isidore Isou, créateur du lettrisme, théorise dès 1947 la loi esthétique de l’« amplique » et du « ciselant », qui part du principe que tout art passe par deux phases irréversibles : l’une d’amplitude, où l’art se développe aux niveaux stylistiques et thématiques (la poésie de Homère à Victor Hugo), et l’autre de déconstruction où l’art entre dans une période d’émiettement et de mise en doute et finit par s’auto-détruire (la poésie de Baudelaire aux dadaïstes et surréalistes). Il annoncera également la mort des arts plastiques (Mémoire sur les forces futures des arts plastiques et sur leur mort, 1950), devenus obsolètes, remplacés par ce qu’il nomme la « métagraphie ».
La problématique de la mort de l’art et de son dépassement sera amplement développée dans les écrits de Guy Debord et des membres d’abord de l’Internationale lettriste, puis en 1957 du mouvement de l’Internationale situationniste. Debord est notamment le réalisateur du film Hurlements en faveur de Sade, en 1952.
En 1958, le peintre Giuseppe Pinot-Gallizio, proche de l’IS, mettait au point la « peinture industrielle », destruction et dépassement de la peinture de chevalet.Les situationnistes prônaient l’usage du détournement dans leurs œuvres puis liquidèrent en leur sein la présence de toute forme de volonté plastique, notamment par l’expulsion radicale de membres connectés au monde de l’art.
Ainsi, beaucoup plus tard, René Viénet réalisa en 1973 le film La dialectique peut-elle casser des briques ?, entièrement basé sur le détournement d’un film de kung-fu.
Les attitudes « anti-art » continuèrent à se développer dans les années 1960 avec Fluxus, sous l’impulsion de George Maciunas, John Cage ou Henry Flynt aux États-Unis, mais aussi de Robert Filliou et Ben Vautier en France.
Ces artistes envisageaient l’anti-art de manière ludique et festive.
Jardins de Cocagne (2017)


JARDINS DE COCAGNE
LES JARDINS DE COCAGNE forment une coopérative maraîchère fondée en 1978 à Genève, en Suisse. Les Jardins de Cocagne constituent la première réalisation européenne d’agriculture contractuelle de proximité (ACP, en Suisse) ou Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP, en France).Il n’y a pas de lien entre « Les Jardins de Cocagne » de Genève et le « Réseau Cocagne » français créé en 1991.
La coopérative est créée en 1978 par une trentaine de personnes et un jardinier, d’abord sous forme expérimentale. Le premier terrain loué et cultivé se trouve à Corsinge sur la commune de Meinier, sa mise en vente en 1985 provoque le déménagement de la coopérative à Sézegnin en 1987. Depuis 1994, les Jardins de Cocagne sont aussi présents sur deux marchés genevois. En 1991, Cocagne devient membre de l’association des groupements de producteurs biologiques suisses (label bourgeon).
Au terrain principal de Sézegnin, où se trouvent l’entrepôt et les serres de culture, se sont ajoutées des parcelles cultivées à Cartigny, Eaumorte (Avully) et Landecy (1,5 hectares, 2005).
Les Jardins de Cocagne réunissent en 2014 un peu plus de 400 ménages consommateurs de légumes. Sur plusieurs surfaces de quelques hectares situées dans le canton de Genève, une équipe de jardiniers et jardinières maraîchers cultivent des légumes biologiques pendant toute l’année. Une fois par semaine, l’ensemble de la récolte est mise en cornets puis livrée à une quarantaine de points de distribution. Cette taille de 400 ménages est considérée comme optimale, les Jardins de Cocagne soutiennent la création d’autres coopératives poursuivant les mêmes buts.
Les coopératrices-teurs participent aux travaux des champs ou de livraison pendant 3 ou 4 demi-journées par an. Les jardiniers et jardinières sont salariés de la coopérative, qui leur garantit des conditions décentes de travail et de salaire.
Le capital de la coopérative (machines et installation) est constitué de parts sociales acquises par les membres de la coopérative. Il est demandé à chaque membre d’acheter quelques parts sociales. Les frais de production sont couverts par les cotisations pour les parts légumes. Le prix annuel moyen des parts varie en fonction du revenu.
Les Jardins de Cocagne offrent également la possibilité d’acheter d’autres produits alimentaires, sur commande, ainsi qu’un stand sur les marchés de Plainpalais et de Rive (Cité-centre).
Le mode de fonctionnement a pour but de valoriser une relation directe entre jardiniers-producteurs et ménages-consommateurs. Ceux-ci acceptent de partager les aléas de la production et savent d’où viennent leurs légumes et comment ils sont produits. Les jardiniers tiennent compte des désirs et des besoins culinaires des coopérateurs-trices. Toute la production est valorisée, les pertes dues à la non-commercialisation des légumes sont réduites au minimum.
À la suite du développement d’initiatives analogues dans le domaine de l’agriculture de proximité, les Jardins de Cocagne participent à la création d’une « Fédération romande d’agriculture contractuelle de proximité » (FRACP) en 2008. Elle comprend une vingtaine d’adhérents : fermes privées, associatives, coopératives, ou encore institutionnelles. La fédération obtient l’agroPrix 2009.
BedZED (2017)


BEDZEDBEDZED ou Beddington Zero Energy (fossil) Development est un petit quartier, îlot résidentiel de 82 logements, construits dans le borough londonien de Sutton au sud de Londres par le cabinet d’architectes Bill Dunster.
Le projet couvre 1,7 hectare. Il comprend 2 500 m2 de bureaux et de commerces, un espace communautaire, une salle de spectacles, des espaces verts publics et privés, un centre médicosocial, un complexe sportif, une crèche, un café, un restaurant ainsi qu’une unité de cogénération. C’est le premier ensemble de cette taille et à ce niveau d’efficacité énergétique à avoir été construit au Royaume-Uni, avec les principes de l’Habitat écologique et un objectif social, avec le soutien de la Fondation Peabody (ONG caritative de Londres, dédiée à l’habitat, partenaire du projet). Cette réalisation est rapidement devenue une référence. De nombreux touristes viennent la visiter.
La démarche se rapproche de celle de la Haute qualité environnementale (HQE) et des écoquartiers.
BedZED semble avoir réussi à diminuer de 50 % son empreinte écologique soit 2,88 hectares globaux/personne ou 1,6 planète (l’empreinte a été calculée pour un scénario-type moyen).
Par rapport à des logements classiques :
• La consommation d’énergie pour le chauffage est réduite de 88 %.
• La consommation d’eau chaude est réduite de 57 % (87 litres par habitant par jour).
• La consommation d’électricité est de 3 kWh par jour, soit 25 % de moins que la moyenne au Royaume-Uni. 11 % sont produits par les panneaux solaires. Le reste est généré par une centrale en cogénération qui utilise des résidus de bois coupé – mais en ce moment, elle ne marche pas. Une solution de remplacement est à l’étude. L’électricité provient actuellement d’énergies renouvelables.
• La consommation d’eau est réduite de 50 % (ou 67 % en comparaison avec une maison avec un ‘power shower’).
• Le kilométrage des résidents est réduit de 65 %.
• Il y a 0,6 place de parking par logement contre 1,2 pour un logement traditionnel.
Le quartier est par ailleurs proche de grands espaces verts et chaque appartement dispose d’un jardinet d’environ 15 m2 ainsi que d’une serre exposée au Sud (chaleur et lumière) climatisée par ventilation passive.
Le quartier est aussi connecté au réseau des transports publics (gare de Hackbridge, arrêt de tramway entre Wimbledon et Croydon), pour encourager un moindre usage des voitures, qui par ailleurs si elles sont électriques peuvent être rechargées par bornes solaires.
L’usage du vélo est facilité. Enfin, un tiers des appartements est réservé à des logements sociaux, un tiers est réservé à des “key partners” (personnes ayant une utilité publique : médecins, infirmiers, pompiers, professeurs, etc), et le dernier tiers est vendu/loué sans contrainte spécifique.
Site 2000 Watt (2016)


CERTIFICAT POUR LES SITES 2000 WATTSLe SITE 2000 WATTS est plus précieux que la somme de ses maisons. En effet le certificat permet, pour la première fois, d’évaluer de grands quartiers bâtis quant à leur densité, leur mixité d’affectation et la mobilité qu’ils induisent. L’examen du site en tant que tel élargit la perspective et donne l’image d’un espace de vie.
LE CERTIFICAT POUR LES SITES 2000 WATTS récompense des grands quartiers bâtis, qui adoptent un comportement conforme aux principes du développement durable en matière de ressources et d’émissions polluantes pour la construction et l’exploitation des bâtiments, ainsi que pour la mobilité engendrée par l’exploitation de cette zone construite. Ce certificat est élaboré sur la base du Label “Cité de l’énergie”, renommée dans les communes, en combinaison avec la ” Voie SIA vers l’efficacité énergétique pour les bâtiments”. Le certificat est décerné par l’Association Cité de l’énergie. Sa durée est limitée si bien qu’il doit être périodiquement renouvelé.
Expérience positive pour tous les participants.
En septembre 2012, Greencity (Site de Sihl-Manegg) a fait l’objet de la première distinction comme site 2000 watts. D’autres sites sont venus s’y ajouter depuis lors. Leurs expériences montrent que le travail nécessité pour une certification vaut la peine pour tous les participants. Durant la phase initiale, l’investisseur est soutenu pour le marketing et la création de l’image à donner. Par la suite, le certificat se rembourse par lui-même, du fait de l’assurance qualité qu’il comporte et de la valeur des investissements consentis.
Pour la commune d’implantation du site et ses services de construction, elle constitue l’attestation d’un modèle de développement planifié ou en cours de construction. Les utilisateurs des sites 2000 watts vivent dans la conviction qu’ils ont contribué à ménager les ressources et à protéger le climat. L’Office fédéral de l’énergie estime, pour sa part, que les sites 2000 watts participent d’une manière non négligeable à la réalisation de la stratégie énergétique 2050, décidée par le Conseil fédéral.
La stratégie des Sites 2000 watts propose une vision, des objectifs et des mesures quant au futur développement stratégique des villes dont l’Office fédéral de l’énergie et l’Association Cité de l’énergie se font également les porte-paroles.
http://www.2000watt.ch/fr/fuer-areale/2000-watt-areale/
Commune libre de Lignières (2016)


COMMUNE LIBRE DE LIGNIÈRES (Cher)
Le village fut le théâtre dans les années 1950 d’une expérience de monnaie locale tout à fait originale dont se fit largement écho la presse de l’époque.
George Lardeau et Pierre Tournadre, pour faire face à l’exode rural et au dépérissement économique, déclarèrent le 26 avril 1956 « la commune libre de Lignières-en-Berry ».
Décidés à faire redémarrer l’activité économique, ils se mettent à distribuer gratuitement des bons de ristourne les jours de foire et les lundis de marché. Ils seront le révélateur du problème économique dont souffrait Lignières : une mauvaise circulation monétaire, car les bons, comme l’argent, étaient thésaurisés. Sur les conseils d’un ancien joaillier, Soriano, qui s’inspirait des théories de Silvio Gesell, inventeur de la monnaie franche, ils introduisirent des bons d’achats, qui avaient la particularité de se déprécier une fois par mois afin d’encourager sa circulation, dans l’économie locale, ce qui dopa les échanges économiques.
Une inspection des services financiers de la police judiciaire sur demande de la Banque de France vint enquêter sur l’affaire mais ne trouva rien d’illégal, les bons étant couverts par un dépôt en banque. En moyenne il circulait à Lignières 50 000 anciens francs (500 francs nouveaux ou 76 euros) en bons d’achats. L’expérience de Lignières rejoint les expériences de la mise en place du Wära des années 1930 ainsi que celles qui en furent inspirées, par exemple l’expérience de Wörgl.

Un bon d’achat de la commune libre de Lignières.
Chiemgauer (2016)


CHIEMGAUER
Le CHIEMGAUER une monnaie régionale allemande, semblable au système d’échange local français, qui a commencé en 2003 à Prien am Chiemsee, en Bavière.
Christian Gelleri, professeur dans un lycée, a fondé ce projet avec ses élèves qu’il a chargé du dessin, de l’imprimerie des coupons, de l’administration, de la comptabilité, de la publicité et d’autres services. Actuellement, le Chiemgauer fait partie du réseau national de monnaies régionales en Allemagne (RegioNetzwerk).
Il existe des billets de 1, 2, 5, 10 et 20 Chiemgauers. Chacun équivaut respectivement à 1, 2, 5, 10 ou 20 €.Pour être valable, il faut que chaque billet reçoive tous les trois mois un timbre qui correspond à 2 % de sa valeur. Ce système appelé oxydation de la monnaie ou monnaie fondante est une taxe pour encourager la circulation de la monnaie. Il fut inventé par Silvio Gesell. La dépréciation de la monnaie encourage en effet la consommation et l’investissement au détriment de la thésaurisation.
Le Chiemgauer, considéré comme équivalent à l’euro, circule dans la région de Chiemgau de la façon suivante :
• les consommateurs échangent 100 € contre 100 Chiemgauers à une association qu’ils veulent soutenir sans devoir faire de don. Ils peuvent ensuite les dépenser dans des magasins locaux, à parité avec l’euro ;
• les magasins qui acceptent les Chiemgauer peuvent les dépenser à leur tour pour leur propres achats ou les revendre 95 € les 100 à l’émetteur des Chiemgauers. La perte est consentie car ces magasins gagnent la clientèle des consommateurs qui participent au programme ;
• les associations achètent 100 Chiemgauer à 97 € et les vendent aux consommateurs 100 €, d’où un bénéfice de 3 € à chaque transaction ;
• le bureau émetteur des Chiemgauers en vend 100 pour 97 € et il les rachète à 95 €, la différence remboursant les frais administratifs.
Pourquoi le Chiemgauer ?
1. Création d’emplois : les élèves sont employés pour le service, en gagnant de l’argent.
2. Promotion des activités culturelles, pédagogiques et environnementales : le système Chiemgauer appuie les associations qui travaillent pour de tels buts.
3. Promotion de durabilité : alimentation biologique, énergie renouvelable et d’autres.
4. Renforcement de solidarité : en renforçant les relations humaines entre les magasins locaux et les consommateurs.
5. Stimulation de l’économie locale : Chiemgauer retient le pouvoir d’achat à l’intérieur d’une région mieux que l’euro, en favorisant les petits magasins locaux et en stimulant les transactions par oxydation.
6. L’argent ne peut pas être employé pour la spéculation.
Carfree (2016)


CARFREE est un mouvement international qui réunit des organisations et des individus engagés à promouvoir des alternatives à la dépendance automobile, autant en matière de modes de déplacement que d’urbanisme.
Ce mouvement constitue un large réseau informel, composé d’individus et d’organisations, y compris des militants sociaux et des urbanistes, qui pensent que l’automobile occupe une place trop importante dans la plupart des villes modernes. L’objectif du mouvement est de créer des lieux où l’utilisation de la voiture est fortement réduite ou éliminée, pour convertir l’espace de circulation et le stationnement à d’autres usages publics et de reconstruire des environnements urbains compacts où la plupart des destinations sont facilement accessibles à pied, à vélo ou en transports publics.
Parallèlement à la création de communautés et de lieux sans voiture, le mouvement CARFREE cherche à promouvoir les alternatives à l’automobile en matière de déplacements dans le contexte actuel de la massification de l’automobile. Le réseau a également pour ambition de réduire l’impact de l’Homme sur son environnement tout en améliorant sa qualité de vie.
Les partisans du mouvement sans voiture mettent à la fois l’accent sur les modes de déplacement durables alternatifs à l’automobile individuelle et sur la conception urbaine, le zonage, les politiques de localisation des écoles, l’agriculture urbaine, les possibilités de télétravail, et l’agencement des quartiers d’habitation qui créent de la proximité et rendent donc le transport à longue distance moins nécessaire.
Le concept de ville sans voitures apparaît officiellement en 1991, lorsque la Commission européenne commande un rapport à un bureau d’études spécialisé en mobilité durable du nom de Tecnoser, sur le thème de la « ville sans voitures ». Ce rapport concluait que « des villes sans voitures dotées d’un nouveau système de transport expressément pensé pour elles sont non seulement plus vivables à tous égards (tant socialement qu’écologiquement), plus accessibles et traversables en peu de temps, mais elles pourraient être réalisées au prix d’investissements en mobilité nettement moindres que ceux d’aujourd’hui, avec un système de transport moins coûteux à gérer, des économies d’énergie significatives, un plaisir visuel amélioré et une restitution, à chacun de ses habitants, d’une part importante de son temps. »
Mondragón Corporación Cooperativa (2016)


MONDRAGON CORPORACION COOPERATIVA
CORPORATION MONDRAGON est un groupe basque de 289 entreprises et entités en 2012 (dont environ la moitié sont elles aussi des coopératives), structurées en quatre groupes sectoriels : la finance, l’industrie, la distribution, et la connaissance avec des aires de recherche et de formation. C’est le plus grand groupe coopératif du monde.
Elle est le fruit de la vision d’un jeune vicaire de paroisse, le prêtre basque José María Arizmendiarrieta, et de l’effort solidaire des salariés-associés, qui ont su transformer un petit atelier consacré, en 1956, à la fabrication de fourneaux et de réchauds au pétrole, en premier groupe industriel basque (près de 37 000 employés dans cette région) et septième en Espagne, avec 14 milliards d’euros de recettes en 2012 dans son activité industrielle, financier et de distribution, ainsi que 18,5 milliards d’euros de ressources intermédiaires dans son activité financière, et des effectifs qui s’élevaient fin 2012 à 80 321 travailleurs au total.
Elle se donne les objectifs d’une entreprise compétitive sur les marchés internationaux, par l’utilisation de méthodes démocratiques d’organisation de la société, la création d’emploi, la promotion humaine et professionnelle de ses travailleurs et l’engagement de développement de son environnement social.
Plus grande coopérative ouvrière au monde, ayant prouvé sa capacité à résister au temps sur une durée d’au moins cinquante ans, MCC représente pour ceux qui s’intéressent à l’économie sociale et au mouvement coopératif une entreprise exemplaire et, au moins jusque dans les années 1980, typique de ce que peut être une coopérative qui se développe en maintenant des exigences éthiques. On admire la réussite d’une entreprise qui pratique la démocratie comme dans une cité grecque, l’indépendance vis-à-vis de la bourse, l’implication dans le développement local, notamment à travers l’énorme investissement sur la formation, la limitation de l’écart des revenus et enfin la mise au service du capital pour l’entreprise plutôt que l’inverse.
Los Angeles Free Press (2016)


LOS ANGELES FREE PRESS
Le LOS ANGELES FREE PRESS, à la parution hebdomadaire, est créé par Art Kunkin, un ouvrier-ajusteur sans emploi ancien militant de l’organisation Socialist Workers Party, au sein de laquelle il s’occupait du journal The Militant. Publié en format tabloïd, comportant huit pages, son premier numéro parait le 23 mai 1964 et est vendu lors de la Renaissance Pleasure Faire and May Market, une fête costumée ayant pour thème la Renaissance se déroulant chaque année à Los Angeles et initialement organisée en soutien à la radio libre et progressiste KPFK. Ce premier numéro, qui ne portait pour l’occasion pas le titre de Los Angeles Free Press en première page mais celui de Faire Free Press, en référence à l’évènement, est imprimé à 5 000 exemplaires, dont 1 200 vendus au prix de 25 cents.
Le LOS ANGELES FREE PRESS, parfois surnommé le Freep’ comme contraction de « Free Press », est un journal alternatif américain paru entre 1964 et 1978, et réédité depuis 2005. Considéré comme l’un des premiers journaux de ce type et comme celui au plus fort tirage, il est symbolique et représentatif de l’apparition, durant les années 1960 et 1970 aux États-Unis, d’une nouvelle presse alternative et indépendante portée par les valeurs montantes du mouvement hippie et du courant politique américain émergent connu sous le nom de New Left.
Le journal, rédigé en grande majorité par des bénévoles, a vu passer dans ses colonnes de grands noms de la littérature américaine. L’écrivain Harlan Ellison et la poétesse Lawrence Lipton ont fait partie des premiers critiques réguliers du journal, et Charles Bukowski y a publié à partir de 1969 une chronique hebdomadaire intitulée « Notes of a Dirty Old Man ». Le Freep’ a aussi été un pionnier des comics underground; il publiera entre autres The Fabulous Furry Freak Brothers de Gilbert Shelton, Robert Crumb, ou les caricatures de Ron Cobb.
Le journal a été très impliqué dans les évènements politiques majeurs qu’a traversé l’Amérique des années 1960 et 1970, dont la guerre du Viêt Nam durant laquelle le tirage du journal monte à 100 000 exemplaires, ou le procès des « Chicago Seven » en 1969.
Enjolras ou Louise Michel (2016)


ENJOLRAS ou LOUISE MICHEL
Clémence-Louise Michel, dite Louise Michel, née le 29 mai 1830 à Vroncourt-la-Côte, Haute-Marne et morte le 9 janvier 1905 à Marseille, alias « ENJOLRAS », est une institutrice, militante anarchiste, franc-maçonne, aux idées féministes et l’une des figures majeures de la Commune de Paris. Première à arborer le drapeau noir, elle popularise celui-ci au sein du mouvement libertaire.
Préoccupée très tôt par l’éducation, elle enseigne quelques années avant de se rendre à Paris en 1856. À 26 ans, elle y développe une importante activité littéraire, pédagogique et politique et se lie avec plusieurs personnalités révolutionnaires blanquistes de Paris des années 1860. En 1871, elle participe activement aux événements de la Commune de Paris, autant en première ligne qu’en soutien. Capturée en mai, elle est déportée en Nouvelle-Calédonie où elle se convertit à la pensée anarchiste. Elle revient en France en 1880, et, très populaire, multiplie les manifestations et réunions en faveur des prolétaires. Elle reste surveillée par la police et est emprisonnée à plusieurs reprises, mais poursuit son militantisme politique dans toute la France, jusqu’à sa mort à l’âge de 74 ans.
Louise Michel est, avec George Sand, une des très rares femmes du XIXe siècle à avoir adopté le costume masculin à un moment de sa vie, fait révélateur d’une revendication féministe.
Son œuvre littéraire comporte peu d’écrits théoriques mais surtout de nombreux poèmes, des légendes et des contes, y compris pour les enfants auxquels elle ne cessa jamais de s’intéresser, cependant, Louise Michel est davantage passée à la postérité pour son engagement en faveur de la « révolution sociale », comme elle-même le disait.
Elle demeure aujourd’hui une figure révolutionnaire et anarchiste.
Jean-Luc Mélenchon, dans son discours fondateur du Parti de gauche du 29 novembre 2008, se réclame de Louise Michel : « Nous plaçons le Parti de Gauche sous l’auspice tutélaire des deux visages qui dorénavant nous accompagneront : Jean Jaurès et Louise Michel. »
Olivier Besancenot, ancien porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire et porte-parole actuel du Nouveau Parti anticapitaliste, se réclame de Louise Michel et lui a écrit une lettre ouverte.
Urbanité (2015)


Collage créé en 2015 pour les 20 ans d’Artnet.ch
The Yes Men (2015)


THE YES MEN
LES YES MEN (les béni oui oui) sont deux activistes du canular (Jacques Servin et Igor Vamos, connus sous les pseudonymes de Andy Bichlbaum et Mike Bonanno), qui dénoncent le libéralisme par la caricature.
En se faisant passer pour des intervenants de l’OMC, ils ont entre autres prononcés des discours satiriques sur la privatisation du marché des votes et sur l’apologie de l’esclavage à domicile, lesquels n’ont pas suscité de réaction particulière de la part des spectateurs et participants présents, si ce n’est des remerciements.
Ils ont ensuite diversifié leurs cibles, parmi lesquelles George W. Bush et le groupe chimique Dow Chemical.
Le 12 novembre 2008, ils ont diffusé à cent mille exemplaires dans les rues de New York un faux numéro du New York Times titrant à la une « Iraq War Ends » (« La guerre d’Irak est finie »).
Origine
« Yes-man » est une expression anglophone équivalente au français « béni-oui-oui ». Les Yes Men font partie des fondateurs du collectif activiste et artistique RTMark qui s’est fait connaître, en 1993, pour avoir échangé les boites vocales de 300 poupées Barbie et G.I. Joe avant de les remettre en magasin. En 1996, ils ont réussi à faire ajouter au jeu de simulation SimCopter (écoulé à 80 000 exemplaires) des hommes s’embrassant, au nez et à la barbe de la société créatrice Maxis.
Sous le nom de Yes Men, ils se sont fait remarquer avec le site gwbush.com, qui était une version légèrement modifiée du site de George W. Bush Jr, alors candidat à la présidence. Ce dernier avait commenté l’affaire en affirmant qu’il fallait limiter la liberté d’expression sur Internet. Continuant dans le registre de l’imposture, ils utilisent l’ancien nom de l’OMC et créent le site gatt.org, suffisamment proche du site officiel pour leur valoir des propositions d’interventions à des conférences.
Les interventions
Les actions ciblant l’OMC
Privatiser le marché des votes
La délocalisation plus rentable que l’esclavage
Le recyclage des excréments pour le tiers-monde
La fin de l’OMC
George W. Bush
Dow Chemicals
Ouragan Katrina
Patrick Balkany
Halliburton
Le Pacte écologique
ExxonMobil
La chambre de commerce des USA
Le gouvernement canadien
Le gouvernement israélien












