COMMUNE LIBRE DE LIGNIÈRES (Cher)
Le village fut le théâtre dans les années 1950 d’une expérience de monnaie locale tout à fait originale dont se fit largement écho la presse de l’époque.
George Lardeau et Pierre Tournadre, pour faire face à l’exode rural et au dépérissement économique, déclarèrent le 26 avril 1956 « la commune libre de Lignières-en-Berry ».
Décidés à faire redémarrer l’activité économique, ils se mettent à distribuer gratuitement des bons de ristourne les jours de foire et les lundis de marché. Ils seront le révélateur du problème économique dont souffrait Lignières : une mauvaise circulation monétaire, car les bons, comme l’argent, étaient thésaurisés. Sur les conseils d’un ancien joaillier, Soriano, qui s’inspirait des théories de Silvio Gesell, inventeur de la monnaie franche, ils introduisirent des bons d’achats, qui avaient la particularité de se déprécier une fois par mois afin d’encourager sa circulation, dans l’économie locale, ce qui dopa les échanges économiques.
Une inspection des services financiers de la police judiciaire sur demande de la Banque de France vint enquêter sur l’affaire mais ne trouva rien d’illégal, les bons étant couverts par un dépôt en banque. En moyenne il circulait à Lignières 50 000 anciens francs (500 francs nouveaux ou 76 euros) en bons d’achats. L’expérience de Lignières rejoint les expériences de la mise en place du Wära des années 1930 ainsi que celles qui en furent inspirées, par exemple l’expérience de Wörgl.
Un bon d’achat de la commune libre de Lignières.