ERRICO MALATESTA
ERRICO MALATESTA (né le 14 décembre 1853 à Santa Maria Capua Vetere, dans la province de Caserte, en Campanie, Italie – mort le 22 juillet 1932) est un propagandiste et un révolutionnaire anarchiste italien.
Étudiant en médecine à Naples et déjà républicain, il adhère à l’anarchisme suite à la Commune de Paris (1871). Au congrès de Berne de l’Association internationale des travailleurs (1876), il préconise la « propagande par le fait » comme moyen d’action. Il est condamné à seize mois de prison pour sa participation à l’insurrection de Bénévent (1877). Rentré en Italie en 1914, il est considéré comme le principal responsable de la « Semaine rouge » d’Ancône (7-14 juin 1914). Il occupe une place importante dans le mouvement libertaire international du fait de sa capacité critique et pratique.
Il est avec Pierre Kropotkine l’un des principaux théoriciens du communisme libertaire et élabore le concept de « gradualisme révolutionnaire » qui postule que l’anarchie ne peut être réalisée que par un processus cumulatif d’étapes additionnées.
Biographie
À l’âge de 14 ans, il écrit une lettre au roi Victor-Emmanuel II, se plaignant de l’injustice locale, il est inquiété par la police, mais à raison de son âge, il est laissé libre. En mars 1870, il est arrêté une première fois pour une réunion organisée dans un cercle d’étudiants républicains. Il est alors inscrit à l’Université de Naples, où il fait des études de médecine pendant trois ans sans obtenir de diplôme. En effet, il est expulsé de l’université parce qu’en 1871, il adhère à la Première Internationale. Il devient le secrétaire de la section italienne. Entre temps, après la commune de Paris, il abandonne les idées républicaines pour adopter les idées anarchistes. La même année, il apprend la mécanique et l’électricité. En 1872, durant le congrès de Saint-Imier, pour la création de l’Internationale antiautoritaire, il rencontre le révolutionnaire libertaire Michel Bakounine.
Durant les quatre années suivantes, il participe à la propagande internationaliste en Italie, il est emprisonné deux fois pour ses activités. Après le congrès, il commence une intense période de subversion : en 1873, il est arrêté à Bologne, en 1874, il participe avec un petit groupe à une tentative infructueuse d’insurrection à Castel del Monte ; il est arrêté peu après à Pesaro. Le procès se termine par l’acquittement de tous les inculpés, résultat d’une grande popularité pour les insurgés et en particulier pour Malatesta.
Il mène une vie mouvementée et nomade car il est poursuivi et doit s’exiler souvent : Egypte, Genève (haut lieu de l’anarchie en 1878), Egypte à nouveau en 1882, Italie, Amérique du Sud (Argentine), retour en Europe (1889) : France, Londres, Espagne (1891-92), Londres (1896), Paris, >Italie (clandestinement), New York, Cuba, (1900), et Londres à nouveau où il restera 12 ans. A nouveau en Italie puis en Suisse et à Rome où il s’établit avec sa famille.Il meurt en mars 1932 d’une crise respiratoire suite à une grave infection pulmonaire.
Malatesta développe dans ses différents écrits des principes révolutionnaires anarchistes, tels le volontarisme. Il soutient la liberté sexuelle (amour libre) et définit une stratégie orientée vers la conquête progressive (graduelle mais non nécessairement linéaire) par les mouvements sociaux d’espaces d’autonomie et de contrepouvoir.
Il soutient aussi une certaine violence mais s’oppose à la terreur révolutionnaire qui conduit nécessairement à la dictature. La violence est ennemie de la liberté.