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Février sans supermarché | 100 x 100 x 6 cm | 2023 [i]
FÉVRIER SANS SUPERMARCHÉ
Février sans supermarchés : des milliers de Romands tentent le défi. Lancée en 2016, l’initiative prend de l’ampleur. De Bienne à Genève en passant par Fribourg, Vaud et Neuchâtel, les participants essaieront de ne pas effectuer de courses en grandes surfaces le temps d’un mois. L’objectif : soutenir les commerces locaux et de proximité.Le but des groupes cantonaux créés sur Facebook : pouvoir échanger ses conseils et bonnes adresses, se tranquilliser et s’encourager.
Changer ses habitudes pour un mode de consommation qui respecte l’économie locale et l’environnement ? Plus de 5000 Romands sont intéressés par l’action Février sans supermarchés. Ce défi a été lancé pour la première fois l’année dernière par Léa Candaux Estevez. « L’idée a germé dans ma tête après les fêtes, explique cette jeune maman de deux enfants. Courir dans les magasins, je n’en pouvais plus. » Cette exaspération l’a amené à se questionner sur sa façon de consommer. Et c’est ainsi qu’est né Février sans supermarchés.
Ce n’est pas un hasard si ce mois a été choisi. Le timing était trop serré pour mettre en place une action en janvier. Et entre le passage par la case « impôts » et les dépenses liées aux fêtes, février est l’un des mois les plus compliqués pour les petits commerçants. Afin de mettre à nouveau en place ce défi, Léa Candaux Estevez s’est associée à ArboLife et En Vert et Contre Tout. Plusieurs pages Facebook ont été créées pour les différents cantons romands pour aider les personnes intéressées à s’organiser. « C’est vraiment un outil formidable, car il permet aux gens de communiquer, d’échanger leurs bons plans, de s’encourager », explique l’instigatrice du projet.
A ce jour, plus de 5000 personnes se sont inscrites au défi via le réseau social. Ce qu’ils redoutent de ne pas trouver hors des supermarchés ? Des aliments pour animaux, couches pour bébé, papier de toilette, lait maternel… Pour chaque produit, il existe pourtant des solutions. « La vague des épiceries en vrac est un vrai plus, rappelle la Neuchâteloise. Et les prix sont les mêmes que ceux de moyenne gamme en supermarché. » En parlant d’argent, cela coûte-t-il effectivement plus cher de se boycotter les grandes surfaces ? « Cela dépend du budget de chacun. Si l’on est très serré et que l’on s’approvisionne avec des produits M Budget ou Prix Garantie, il faudra probablement faire des concessions. Mais dans mon cas par exemple, cela n’a pas eu d’impact. »
D’autant plus qu’on évite ainsi de nombreuses tentations. « Aller dans un supermarché avec mes deux enfants est de plus en plus compliqué, explique Léa. Ils ont envie de tout acheter, de partir explorer les rayons. C’est très stressant ! Dans les petits commerces, les zones sont plus restreintes. Et je les inclus dans la démarche en leur demandant d’aller choisir des céréales ou des pommes par exemple. » Elle apprécie également le fait qu’il ne soit plus nécessaire de prévoir tous les repas :
C’est ce que je faisais lorsque je me rendais une fois par semaine dans un supermarché. J’aime désormais cette idée de planifier au jour le jour. Et je profite d’une course chez un commerçant pour faire une sortie, une promenade avec mes enfants.
Pour autant, Léa Candaux Estevez ne diabolise pas les supermarchés : elle fera même une petite exception et s’y rendra pour dénicher le lait végétal dont raffolent ses garçons. « Ils ont leur utilité, il ne faut pas cracher dans la soupe. Cette action a pour but de montrer qu’il existe d’autres solutions. » Retrouver le plaisir d’aller choisir son steak dans une boucherie, de croquer dans un pain provenant de la boulangerie ou de découvrir que son maraîcher cultive une variété de carottes violettes, tels sont les petits bonheurs qui guettent celles et ceux qui tenteront l’aventure Février sans supermarchés. Un dernier conseil avant de partir à l’assaut des commerces locaux ? « Ne vous mettez pas la pression, il n’y a aucun mal à faire des écarts. L’important, c’est le chemin parcouru. »