Le COLLECTIVISME est une idéologie et une forme d’organisation sociale dont la légitimité du pouvoir décisionnel et exécutif se trouve dans la collectivité, l’ensemble de la population.
Dans le collectivisme se sont les citoyens qui organisent la société et l’économie en rejetant la propriété privée des moyens de production et donc en socialisant (collectivisant) ces mêmes moyens de production (usines, etc.) ainsi que les services (eaux, électricité, banques, poste, écoles, hôpitaux, etc.).
Dans le collectivisme les moyens de production appartiennent donc à tous et on y décide démocratiquement et en commun de la façon de les utiliser en fonction de nos besoins (que produire et en quelle quantité). Les richesses sont réparties équitablement (à chacun selon ses besoins) et chacun “apporte sa pierre à l’édifice” (de chacun selon ses moyens).
Le système collectiviste s’illustre donc par cette phrase “De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins” que l’on trouve dans Critique du programme de Gotha de Karl Marx. On trouve aussi cette formule chez d’autres socialistes tels que Louis Blanc qui en serait l’inventeur ou encore chez Lénine dans L’état et la révolution. En 1883, Pierre Kropotkine reprend la formule « De chacun selon ses facultés, à chacun selon ses besoins » dans la proclamation rédigée lors du Procès des 66, qui visait des militants anarchistes.
Le collectivisme met en avant la solidarité et, donc, s’oppose à l’individualisme politique qui prône la concurrence à outrance (la guerre de tous contre tous). Mais il ne s’oppose pas à l’individualisme en tant que droit de chaque individu à exister et à être libre.
Polysémie
Le terme est employé de façon péjorative par la droite pour désigner des politiques tendant à l’abolition du capitalisme. Mais, pour la gauche, il définit un projet de société émancipateur basé sur la démocratie directe.
Propriété collective
Il ne faut pas confondre propriété privée des moyens de production (usines, services postaux, etc.) et propriété privée personnelle (ma maison, ma télévision, etc.). Dans une société collectivisée chacun conserve ses possessions personnelles (ma voiture, mon ordinateur, etc.), seuls sont expropriés ceux qui possèdent des choses qui, en définitive, sont considérées comme “bien commun” car elles servent à tous et n’ont donc pas à être gérées par une minorité. En clair, seuls les grands propriétaires auraient à craindre du collectivisme car ils devraient partager leurs moyens de revenus. On ne possède plus alors de droit sur le travail que l’on effectue pas, le possesseur d’une usine (et non pas le dirigeant qui a un rôle d’organisation) perd son droit.