PUBLIC EYE
PUBLIC EYE, anciennement la DECLARATION DE BERNE, est une association politiquement et confessionnellement indépendante œuvrant pour un monde plus juste par l’amélioration des relations politiques et économiques entre la Suisse et les pays en développement.
La Déclaration de Berne (DB) est née en 1968, à la suite d’un manifeste organisé par des théologiens (dont André Biéler) unis contre l’injustice que représentent les écarts entre pays riches et pays dits en développement, ceci dans le contexte de la décolonisation. Le manifeste demandait un accroissement de l’aide au développement et récolta jusqu’en 1970 près de 10 000 signatures. L’engagement impliqué par le manifeste avait une dimension économique (les signataires s’engageant à verser de 1 à 3 % de leur revenu pour l’aide au développement) et politique. L’association est créée en 1969, avec des secrétariats à Zurich et à Lausanne.
En 2012, l’assemblée générale décide de doter l’ONG d’une structure nationale : un nouveau comité national est constitué de représentants des trois régions linguistiques. L’association change de nom en été 2016 pour devenir Public Eye. Le nom officiel devient « Public Eye, association fondée sur la Déclaration de Berne ».
Campagnes
Dès 1974, avec le lancement du café Ujamaa de Tanzanie, Public Eye initie de nombreuses campagnes pour un commerce plus juste. « Solidarité – Jute – Écologie » en 1976 (sacs de jute du Bangladesh) ; « La faim est un scandale » dès 1979 ; « Les 8 mythes de la faim » en 1980 ; campagne conte le trafic de gogo-girls entre les Philippines et la Suisse en 1981 ; campagne contre les gigantesques barrages financés par la Suisse dès 1985 ; « La santé chez nous et dans le Tiers-Monde » dès 1986 ; « Fleurs de Colombie » en 1990 ; « Pour une Suisse sans capitaux en fuite » dès 1991.
Plusieurs campagnes se concentrent sur l’industrie textile : « Made in Dignity » en 1994, « Let’s go fair, vers des chaussures produites dans la dignité » dès 1997 ; « Clean Clothes », en faveur de vêtements produits dans la dignité, dès 1999, en collaboration avec l’Action de Carême et Pain pour le prochain. A l’occasion des Jeux olympiques d’été de 2004, la campagne « Prêt-à-partager » livre l’évaluation de 29 entreprises textiles. En 2008, le t-shirt de la Campagne Clean Clothes pour une mode équitable est rapidement épuisé. La campagne « 10 centimes » de 2010 exige de la part des marques de vêtements qu’elles versent des salaires de subsistance. En 2012, « Campagne pour des vêtements professionnels produits dans des conditions équitables ». Un rapport d’enquête sur les salaires de misère versés en Europe de l’Est et en Turquie est au cœur de la campagne «Pour un salaire vital» en 2014.
Dans le domaine de la finance : nouvelle collaboration en 2001 avec les syndicats et Attac : « Non au bradage des services publics! » ; « Campagne contre la fraude fiscale » en 2004 ; la DB lance en 2009 le « Manifeste fiscal » avec Attac et Denknetz, pour supprimer la distinction entre évasion fiscale et fraude fiscale ; publication de « Swiss trading SA » en 2011. Public Eye lance en 2014 une « autorité » suisse fictive, la ROHMA, pour la surveillance des marchés des matières premières.
D’autres campagnes concernent les entreprises pharmaceutiques et le domaine du vivant. En 2007, campagne contre l’herbicide paraquat sous la forme d’un procès symbolique contre l’entreprise Syngenta. À la suite d’une collaboration dans le cadre de la coalition internationale « No-patents-on-seeds », une pétition est remise en 2010 à l’Office européen des brevets avec 100 000 signatures contre les brevets sur le vivant. En 2011, la campagne « Une livre de viande par semaine » encourage les restaurateurs à proposer plus de plats sans viande. Public Eye évalue 19 entreprises de chocolat en 2013 dans le cadre de sa campagne « La vérité sur le chocolat suisse ».