FREEGANISME
Les freegans sont des individus qui rejettent notre société régentée par la consommation à outrance et qui ont décidé de passer à l’acte. Ils se caractérisent notamment par leur alimentation peu commune : le régime « déchétarien ». Leur leitmotiv : obtenir de la nourriture gratuitement et limiter le gaspillage en récupérant ce qui a été jeté. Vêtements et objets en tout genre font également partie des trésors collectés par les freegans. Quand la poubelle devient une véritable mine d’or…
Le mouvement a grandi au cœur de l’agitation new-yorkaise, dans laquelle les premiers freegans ont décrété que « la solution à la faim dans le monde se trouve dans les poubelles de New York ». Le mot freegan vient de l’association de « free », « libre » ou « gratuit » en anglais, et de « vegan », un mouvement refusant tout produit issu de l’exploitation animale. Peu à peu, le freeganisme s’est étendu jusqu’à gagner nos contrées d’outre-Atlantique. Mais si le mouvement s’est officiellement donné un nom, il n’est que le reflet « d’une pratique ancestrale désormais organisée en réseaux », nous confie Triskel, le créateur du site français freegan.fr.
AU-DELÀ DU CAPITALISME
Ce mode de vie alternatif a été adopté par nécessité pour certains, par convictions personnelles ou encore par idéal de vie pour d’autres. Véritable pied de nez à notre société de surconsommation, ses adeptes le définissent comme « un mode de vie durable au-delà du capitalisme ». Il se concrétise par la récupération d’objets et de denrées alimentaires dans les poubelles, les bennes, les déchetteries… Les tournées se déroulent le plus souvent en groupes. « C’est bien plus amusant », commente Triskel. Certaines recommandations sont préconisées sur le site : par exemple, les enfants, les personnes âgées ou malades, et tous ceux dont les défenses immunitaires sont faibles ne doivent en aucun cas aller trier les poubelles.
UNE ACTIVITÉ TOUT À FAIT LÉGALE
Il est parfaitement autorisé de faire les poubelles, à condition qu’on ne se trouve pas sur un terrain privé. Tout déchet est en effet considéré « res nullius » : il n’appartient à personne, et le premier à s’en emparer en devient propriétaire. Néanmoins, certains magasins ne voient pas toujours d’un bon œil les glaneurs qui viennent se fournir à leur sortie. Il peut y avoir quelques confrontations avec des vigiles peu accommodants, mais cela reste des cas anecdotiques qui ne vont jamais très loin. Et dans de tels cas, les freegans s’en retournent vers d’autres poubelles : ce n’est pas ce qui manque !
L’AVÈNEMENT DE NOUVELLES PRATIQUES PLUS RESPONSABLES
Ce phénomène de société excessif, ridicule, écologique ou pertinent, suivant les points de vue, n’est qu’une des multiples réponses qui surgissent en réaction à nos modes de vie irresponsables. A l’instar du troc, des transactions entre particuliers, du covoiturage… ces nouvelles pratiques se répandent à toute vitesse par le biais d’Internet. Des réseaux s’organisent et il devient désormais très facile de trouver d’autres membres, ou des événements près de chez soi.