Marie Goegg-Pouchoulin | 80x80cm | 2017 [i]
Marie Goegg-Pouchoulin est une militante féministe et abolitionniste, reconnue pour son engagement en faveur du pacifisme et du droit de vote des femmes en Suisse. Elle est née à Genève le 24 mai 1826 et morte dans la même ville le 24 mars 1899. Son combat pour les droits des femmes l’a conduite notamment à lancer une pétition pour l’accès des femmes à l’éducation universitaire et à fonder l’Association internationale des femmes. Elle est également à l’origine du Journal des femmes, premier journal féministe suisse.Marie Goegg-Pouchoulin fait ses premières armes de militante féministe au sein de la Ligue internationale pour la paix et la liberté, co-fondée par son mari et dont elle soutient la création en 1867 et dont les congrès se tiennent en Suisse, souvent à Genève.Ses convictions féministes s’expriment en 1868 au travers de la publication d’un appel à l’union des femmes dans la revue de la ligue, Les États-Unis d’Europe. Cette même année, elle crée l’Association internationale des femmes. Un an plus tard, en 1869, elle fonde la première revue féministe de Suisse, Le Journal des femmes. En 1875, elle devient présidente de Solidarité : Association pour la défense des droits de la femme.
Au nombre des combats menés – et gagnés – par Marie Goegg-Pouchoulin, l’accès des femmes à l’Académie de Genève, devenue depuis l’Université de Genève. En 1872, elle est en effet la première femme à faire usage du droit de pétition en Suisse. En 1872, le Grand Conseil (Parlement) genevois vote une loi qui établit l’égalité des conditions d’accès à l’Université de Genève pour les deux sexes. Cette loi fait suite à la pétition lancée par Marie Goegg-Pouchoulin et soutenue par 30 femmes, « Genevoises, mères de familles », dans la foulée du débat suscité, entre 1870 et 1872, par la réforme de l’instruction publique. Genève est le second canton à ouvrir son université aux femmes, après Zurich en 1868 qui fait alors office de pionnière en la matière aux côtés de Paris (Sorbonne). Bien qu’il s’agisse là d’une étape marquante dans l’accès des femmes aux études supérieures, ce dernier demeurera difficile encore plusieurs décennies.
Marie Goegg-Pouchoulin fonde une des premières organisations féminines internationales, l’Association internationale des femmes le 26 juillet 1868.
Alors que ses idées ont parfois été jugées extrêmes pour l’époque, à la fin de sa vie, Marie Goegg-Pouchoulin sera « dépassée » par la nouvelle génération de féministes. Sa contribution à l’égalité des droits entre hommes et femmes reste toutefois incontestée. Elle fait aujourd’hui encore figure de pionnière du droit des femmes en Suisse et est considérée comme la première féministe égalitaire de Suisse dont les idées ont eu un écho bien au-delà des frontières helvétiques.