ANTICONSOMMATION
L’ANTICONSOMMATION désigne le mouvement sociopolitique opposé à la consommation, qui critique les effets d’une économie de marché sur l’individu.
L’anticonsommation est à mettre en parallèle avec l’activisme anti-entreprises, environnemental (protection de la nature, droits des animaux, conséquences écologiques de l’activité économique) et les mouvements antimondialisation, notamment dans leur condamnation des pratiques des multinationales (voir l’affaire McLibel).
De nombreux ouvrages (No Logo de Naomi Klein, sorti en 2000, en est le meilleur exemple) et des films (The Corporation (2003), Surplus (2003)) proposent au public des arguments anti-entreprises et anticonsuméristes, comme avant eux, le comédien américain Bill Hicks ou l’intellectuel italien Pier Paolo Pasolini.
L’opposition au matérialisme économique a essentiellement deux origines : la religion et l’activisme social. Les religions s’opposent au matérialisme pour essentiellement deux raisons : il interfère dans la connexion avec le divin et mène à un style de vie immoral. Pour certains activistes sociaux, les guerres, les crimes et le malaise social général sont liés à certains aspects du matérialisme car il est incapable d’offrir une raison d’être saine à l’existence humaine.
ORIGINE
L’anticonsommation est souvent associée aux critiques de la consommation, que ce soit celles de Karl Marx ou Thorstein Veblen qui, dans la Théorie de la Classe des Loisirs, fait remonter l’origine de la consommation aux premières civilisations humaines. La consommation est aussi associée à des politiques économiques, telles la théorie économique keynésienne. Dans un sens plus abstrait, elle fait référence à l’idée que le libre choix des consommateurs devrait dicter la structure économique de la société (voir productivisme, particulièrement dans le sens anglais du terme).
POLITIQUE ET SOCIETE
Les activistes antientreprises pensent que la croissance des grandes sociétés menace l’autorité légitime des États-nations et de la sphère publique. Ils ont le sentiment que ces sociétés ont envahi la vie privée des individus, manipulé les hommes politiques et les gouvernements et créé des besoins inutiles chez les consommateurs. Les preuves qui valident cette croyance incluent la publicité intrusive (publiciel, pourriel, télémarketing, etc.), les contributions massives des multinationales aux élections démocratiques, les interférences dans les politiques d’États-nations souverains et les scandales d’entreprise.
Pour les opposants anticonsuméristes, les entreprises par actions ne se sentiraient responsables qu’envers leurs actionnaires, sans prendre en considération les droits de l’homme et d’autres facteurs humains et sociaux. En pratique, toute activité philanthropique qui ne sert directement les affaires serait considérée comme un abus de confiance envers l’actionnariat. Ce type de responsabilité financière irait dans le sens d’une stratégie d’intensification et de flexibilité du travail et de réduction des coûts. Par exemple, elles seraient incitées de tenter (directement, ou par le biais de sous-traitants) de trouver des pays où les coûts salariaux sont faibles et les lois indulgentes sur les droits de l’homme, l’environnement, les organisations syndicales, etc.