LE GRAND ATELIER
LE GRAND ATELIER EST Un centre public de bricolage.
Réparer au lieu de jeter et créer au lieu d’acheter. Telle pourrait être la devise du lieu. LE GRAND ATELIER propose un centre de bricolage autonome et collaboratif. Un espace équipé où tout un chacun peut venir créer, construire ou retaper l’objet ou le meuble de son choix. Auparavant logé au Lignon, le local se trouve depuis octobre dernier à la Jonction, dans l’immeuble du sentier des Saules confié temporairement à une coopérative d’artistes et d’artisans. Des outils de toutes les formes attendent les visiteurs.
L’espace est ordonné et une pièce différente est dédiée à chaque matière travaillée, que ce soit le bois, le textile ou le métal. Une zone équipée pour la réparation de vélos s’apprête à voir le jour. Une partie de l’outillage et des machines proviennent du stock personnel des principaux membres du Grand Atelier. Le reste a été offert par des artisans à la retraite ou d’autres passionnés. « Le but est de mettre les outils entre les mains des gens, de faciliter l’accès au bricolage », raconte Harold Bouvard, artiste indépendant à l’origine de l’initiative. Ebéniste de formation, il nourrit l’idée du projet depuis trois ans.
L’atelier s’adresse à tous les publics, qu’ils soient novices ou expérimentés, avec en tête un projet précis ou une idée vague. « Ce lieu brasse des profils différents. Cela va de ceux qui veulent retaper leur meuble à l’étudiant en art qui a besoin d’outils pour son projet », explique M. Bouvard. Quant à savoir si la démarche a un but militant, il répond : « Il y a une symbolique politique. Le système actuel nous permet seulement de consommer plus. On veut montrer qu’il y a une alternative à l’obsolescence programmée. »
Le lieu propose de retrouver son autonomie et de reconnecter l’individu avec la matière. Il est possible de travailler individuellement ou avec l’aide de l’un des membres formés à l’utilisation des différentes machines à disposition. Ils veillent notamment à ce qu’aucun accident ne survienne. L’association collabore à des projets personnels mais aussi avec des petits commerces, comme le Nid, une épicerie coopérative également installée dans l’immeuble.
Financièrement, l’année à venir est cruciale et fixera l’avenir du Grand Atelier. Les heures passées à l’atelier sont payantes. Le prix standard s’élève à 20 francs de l’heure pour les visiteurs et à 5 francs pour les membres. Les tarifs varient si le bricoleur a besoin de conseils ou d’un suivi particulier. Avant de dresser le bilan, Harold Bouvard a en tête de nombreux projets : l’organisation de cours, de workshops et d’apéros thématiques. L’association a, en outre, été sollicitée pour organiser des activités avec les enfants.
Fanny Scuderi, Le Courrier (Genève)